Le premier tome de L'amie prodigieuse m'avait marquée. Il y a quelque chose d'extrêment vivant dans la plume d'Elena Ferrante. Quelque chose qui vous pousse à revenir pour savoir ce qui s'est passé pour les deux amies. Je veux savoir ce qu'elles vont devenir dans les années à venir. J'ai besoin de savoir. Après avoir lu le premier tome, on ne peut plus les abandooner à leur sort. Impossible.
On retrouve Lila et Lenù là où on les avait laissée. Au mariage de Lila. Cette dernière ne se remet pas de la trahison de son tout jeune époux. Si les deux amies vont se repprocher et s'éloigner, elles vont vivre en parallèle. Lila, elle, mariée si jeune, va vivre la traditionnelle vie du quartier, malgré sa nouvelle richesse, faite de misère humaine. Lenù, elle, va s'éloigner un peu plus. Parce qu'elle fait des études, parce qu'elle s'éloigne petit à petit du quartier.
C'est ce que j'ai le plus aimé dans le livre. Voir comment, malgré la richesse, malgré l'éloignement, malgré tout, Lila restera rattachée au quartier émotionnellement. Je pense qu'elle ne pourra jamais le quitter. Et Lenù, même si elle continue de vivre toujours comme avant une bonne aprtie du roman, s'en éloigne de plus en plus. De par ses études, de par ses rencontres qui lui permettent de s'en détacher intellectuellement. je ne dis pas qu'elle y parviendra. Pour l'instant, il y a toujours une part d'elle rattachée à ce quartier.
Ce quartier si vivant, si lpein de misère, si attaché, ancrée à la personnalité de chacun qui y vit. C'est comme une relation fusionnelle malsaine. On sait qu'elle est nocive, mais on est tellement attachée à zelle, impossible de la fuir. Impossible de voir différement qu'à travers son prisme. Et c'est ça que Lenù va parvenir à faire, petit à petit, ce que ses amis lui repprocheront d'ailleurs. Mais il va y avoir un rejet de sa part et je crois qu'il ne sera pas possible pour elle de tourner la page, si elle ne parvient pas à faire la paix avec son quartier.
L'amitié entre les deux filles est également là, toujours plus proche, toujours plus lointaine, tout aussi exclusive et nocive et pourtant salutaire. A chaque instant du livre, on a l'impression que si l'une parvient à sortir la tête de l'eau, ce sortir du cercle vicieux, alors l'autre doit sombrer, couler plus que jamais. Et plus l'une s'en sort, plus l'autre coule. C'était comme si elle ne pouvait pas s'en sortir toutes les deux, que l'une devait se sacrifier pour le bonheur de l'autre.
C'est pour toutes ces raisons que je dois absolument lire la suite. Voir comment Lenù et Lila pourront s'en sortir, et j'espère qu'elles s'en sortiront toues les deux. J'en sui à la moitié de la sage et j'ai hâte de savoir ce que leurs vies leur réserve !